La caisse nationale des lettres

La caisse nationale des lettres

Par Jacques DURON, Directeur du Service des Lettres à la Direction Générale des Arts et des Lettres

Avec le vote de la loi du 25 Février dernier, assurant le fonctionnement de la Caisse Nationale des Lettres, s'achève un long prologue parlementaire. Il y aura dix ans en effet, le 11 Octobre prochain que la seconde Assemblée Constituante adoptait sans débat, sur la base des projets élaborés au lendemain de la Libération par la naissante Direction générale des Arts et des Lettres, la loi créant une institution depuis longtemps souhaitée dans les milieux littéraires français.

Des interminables débats qui conduisirent à ce vote final, il est superflu de prolonger le bruit. Comme le disait le rapporteur de la Commission sénatoriale de l'Education Nationale en ouvrant le dernier de ces débats, l'histoire de la Caisse des Lettres sera vers l'an 2000 un très joli sujet de thèse, - on serait tenté d'ajouter : un sujet de pièce dans la meilleure technique du « suspense », tant elle fut fertile en rebondissements et même en retournements imprévus. Mais tout cela n'a plus qu'un intérêt rétrospectif. Il s'agit maintenant de faire passer dans les faits les textes votés (1).

Car il n'y a pas un, mais deux textes, - la première loi subsistant dans toutes celles de ses dispositions qui n'ont pas été modifiées. La publicité qui a accompagné le vote des articles nouveaux a pu fausser quelque peu, dans l'opinion, la notion qu'il convient de se faire de la nouvelle institution, de ses moyens, de ses objets, et notamment de sa mission essentielle.

(1) Voir ci-après p. 151.